vendredi 30 mai 2008

Dernier travail remis

Ça s'est terminé sur les chapeaux de roues, la dernière touche, l'impression, relecture et puis la joie de le mettre dans le casier. Adieu Sorbonne! Plus de travaux, plus de cours! Je reviendrai prendre des photos...

Métaphysique du métropolitain

« Équipés de chasubles jaunes fluo et de gants épais, ils répètent les mêmes mots et les mêmes gestes toutes les deux minutes trente : "Non monsieur, on ne monte plus." Le monsieur en question a tenté de se glisser dans une rame alors que la sonnerie de fermeture des portes avait déjà retenti. Il est furieux. Question considération, le métier d'agent de régulation laisse à désirer. "Le monde extérieur n'existe pas pour les usagers. Ils vont de leur travail à leur domicile, quand ils passent ici, ils sont hors de leur journée, hors du temps"» - Libération 30 mai 2008

lundi 19 mai 2008

La Mort de l'ordinateur

Aujourd'hui j'ai réalisé le cauchemar de tous les geeks en renversant une tasse de café sur le clavier de l'ordinateur de Mélanie. Une manière de lui souhaiter bonne fin de session, faut croire. J'ai eu beau le déconnecter, l'éteindre, enlever la batterie et le brasser, le pauvre MacBook n'a plus très envie de coopérer.

Jolie facture en perspective...

Évidemment, c'est pas sur la garantie AppleCare (qui ne couvre que les choses improbables). Alors, j'ai essayé de le faire passer pour un problème de fabrication. Donc, on arrive chez le réparateur : « L'ordinateur ouvre plus... », que je lui dis. Il le prend, appuie sur le bouton. Rien. Il me demande : « Il est encore sous garantie ?
- Oui.
- Un instant. »
Il va en arrière un moment... et revient.
« On dirait que quelqu'un a renversé du café dedans. »

J'aurai essayé...

mardi 13 mai 2008

Gandhi est mon ami (en cire)

Bibliophilie

Voici un article qui était sensé paraître dans le dernier Pied qui n'a jamais vu le jour.

Je me promenais sur les quais quand je l’ai vue. Elle était là, blottie au fond d’une boîte verte de bouquiniste : la mythique édition Pléïade de Borges. La traduction de Jean-Pierre Bernès en Pléïade est, dit-on, la meilleure, d’autant plus qu’elle n’est plus éditée à cause de la veuve de l’auteur Argentin qui protège farouchement les droits.
Mais, ce jour-là, elle est devant moi, scintillante dans le « mauve pluvieux » du ciel parisien. Je tends la main pour la prendre, et le libraire me fait les yeux gros. « Est-ce que c’est… » Et il me regarde en hochant de la tête. « Combien elle coûte?
- Tu peux toujours rêver. »
Merde, ils ont l’œil pour repérer les bibliophiles sans le sou, les bouquinistes parisiens. Et il faut être drôlement rapide pour dénicher une perle avant eux. Trop de fois que ça m’arrive, parce qu’à Paris, question livres, rien à voir avec le Québec. De l’incunable à la lettre manuscrite de Proust en passant par les Marguerite Duras inédits ou les chaussettes de Paul Eluard : tout se trouve dans la ville lumière. Et quand je dis tout, c’est tout.
Ajoutez à ça des centaines (des milliers ?) de librairies et vous voilà tombé dans une véritable chasse au trésor où le moindre vide grenier est susceptible de se transformer en galion espagnol égaré au milieu de la mer des Caraïbes.

Quand j’étais à Montréal, j’avais l’habitude d’aller chez The Word dans le ghetto McGill pour trouver des livres en anglais, livres qui avaient le double avantage de sortir du cadre « études françaises » et de coûter moins cher. Mais, à Paris, lire dans la langue de Shakespeare se paye. D’autant plus que le livre, en France, se vend moins cher qu’au Québec (et au même prix partout, sauf pour l’usagé). Tout le contraire de notre pays qui n’est pas un pays mais l’hiver, donc.
C’est en cherchant un de ces livres que je suis tombé sur Shakespeare and Co. On m’avait parlé de l’endroit, mais je n’y avais jamais mis les pieds.

L’endroit est un sanctuaire. Située face à Notre-Dame, sur la rive gauche, la bouquinerie existe depuis 1951. Son propriétaire et fondateur, le mythique George Whitman, avait décidé de ne pas rentrer aux États-Unis après la guerre. À cette époque, le nom Shakespeare and Co. est déjà mythique. Une librairie du même nom avait été fondée, rue de l’Odéon, dans les années 20 par Sylvia Beach, éditrice de James Joyce. L’établissement devra toutefois fermer ses portes sous l’occupation, la libraire ayant refusé, selon la légende, de vendre sa dernière copie de Finnegan’s Wake à un officier nazi. Le boutique sera libérée, mitraillette à la main, par nul autre qu’Ernest Hemingway. Mais Beach est déjà vieille, et elle finira par léguer le nom et sa collection à Whitman dans les années 60. La petite maison de la rue de la Bûcherie prend, dès lors, le flambeau de la culture américaine à Paris pour devenir, par la suite, un lieu de pèlerinage pour les bibliophiles de tous les horizons.

Les murs sentent encore la beat generation. L’appartement du troisième étage a vu les Ginsberg, Miller, Nin ou Durrel. Au fond du rez-de-chaussée, un écriteau « Play me » attend près d’une partition ouverte sur le vieux piano. Le concept est assez simple : George offre le logis contre un peu d’aide dans la boutique et à la condition de remettre une petite biographie et de lire un livre par jour. À 91 ans, il accueille toujours les étrangers. Les murs sont couverts de photos, de messages qui lui sont dédiés. Je me penche pour les lire tandis qu’un chat passe parmi les livres.
Et puis, dehors, il y a la nouvelle génération, ces drôles d’Américains qui mangent du tofu, étudient en Gender studies and postcolonial history of architecture, vont dans des soirées de spoken word et ne boivent pas de bière. Ce sont les mêmes qu’on retrouve sur les bancs de la Sorbonne à ne pas trop comprendre ou à demander une serviette dans une auberge de jeunesse de Düsseldorf.
Reste qu’ils se reposent là, prennent un livre, déposent leur sac et se couchent sur le banc qui fait face à la Seine sous les fleurs roses du printemps de Paris. Et quand il fait trop froid, ou quand viennent les giboulées, ils montent au deuxième pour prendre un livre dans la sélection « Not for sale » de George qui accueille les amis en toute saison.

Chez Shakespeare and Co., je n’ai pas trouvé de trésor, pas de Pléïade de Borgès ou de premières éditions oubliées, rien à enterrer pour mes vieux jours. Je ne sais pas ce qui survivra à George Whitman, mais son rêve (c’est le mot) est toujours présent malgré le nom qui vaut déjà cher et le prix des livres qui monte au rythme

Mieux vaut tard...



Je viens tout juste d'ajouter les photos de Bologne sur Flickr... Bon, ça fait bien deux mois, mais c'est déjà ça de fait.

vendredi 7 mars 2008

Visite au Zoo de Vincennes

En allant au Zoo de Vincennes, je m’attendais à voir des lions, des ours polaires, des éléphants, des hippopotames, je sais pas… des animaux amusants. Mais le zoo n’est plus ce qu’il était.

En effet, l’endroit a quelque chose de glauque. Plusieurs enclos sont vides. Il y a peu de visiteurs. De grandes affiches annoncent le projet d’échange avec Madagascar de 2001 devant des cages sans vie. Les immenses rochers de béton, construits dans les années trente, sont aujourd’hui pleins de trous. Tellement que les responsables du zoo ont dû se débarrasser des fauves (parce qu’ils pouvaient s’enfuir par les trous des rochers et semer la terreur dans les rangs des sorties scolaires, j’imagine).

Résultat : il ne reste plus qu’un tas de ruminants qui broutent toute la journée : caribou, buffle, antilope, oryx... Tous pareils! Ennuyants... Sinon, les babouins se battent, crient et baisent pour faire rire les enfants (« Papa, il joue le babouin?
— Oui, c’est ça, il joue à faire des va et viens dans son... »)

Il y a aussi des hippopotames nains (qui dormaient), des loups (que je suspecte être des chiens déguisés) et des phoques (qui faisaient du surplace en attendant d’être nourris).

Et puis, il y a les girafes. Quand on y est allé, elles étaient encore dans leur bocal parce qu’il faisait trop froid (elles sont sorties plus tard). Alors, on est entré, Mélanie a dit : « Oua! C’est grand une girafe!
— Aaattcchoumm… »

Et mes yeux se sont mis à couler. Et mon nez s’est mis à moucher. Merde, je pensais pas qu’on pouvait être allergique à la girafe.